Vins Le muscadet continue à réduire ses rendements pour redorer son image
Le muscadet, en quête d'une meilleure image, a réussi à diminuer son potentiel de production grâce à la volonté de l'interprofession de faire baisser les rendements, notamment par l'arrachage des vignes.
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Le vin blanc de Nantes, qui attend cette année un millésime proche du grand millésime de 1990, pâtit depuis une dizaine d'années d'un prix de vente trop faible, avec une part croissante du hard-discount dans le volume commercialisé. Le plan d'action lancé en 2004 par l'interprofession pour améliorer l'image de son vin, s'il n'a pas encore eu d'effet significatif sur les prix à la vente, a déjà permis un début de maîtrise de la production.
Le Comité interprofessionnel des vins de Nantes (CIVN) estime ainsi que la production 2005 devrait tourner autour de 650 000 hl, soit une baisse d'environ 10%. Une baisse obtenue grâce à une prise de conscience des professionnels qui pratiquent les vendanges au vert, acceptent de revoir leurs rendements à la baisse et pratiquent activement l'arrachage des vignes. En accord avec l'interprofession, les rendements ont ainsi été revus à la baisse à 5 hl/ha en deçà des décrets pour 2005, soit 60 hl/ha pour le muscadet dit "générique" et 50 hl/ha pour les appellations "sur Lie", "Sèvres et Maine", "Côtes de Grand Lieu" et "Coteaux de la Loire".
Le syndicat d'appellation muscadet propose en outre cette année aux viticulteurs produisant du muscadet dit "générique" de récolter jusqu'à 7 hl/ha supplémentaires au delà du rendement de 60 hl/ha, "à condition que ce volume remplace un volume équivalent de vin provenant des millésimes antérieurs". Une façon de se débarrasser des stocks de muscadet générique des années précédentes, un vin qui se boit frais et ne gagne pas à vieillir.
La vaste campagne d'arrachage a dépassé les objectifs puisqu'elle a concerné 526 ha, soit bien plus que les 300 ha prévus en 2004. Pour 2005, une réduction de 1.000 hectares de vignes est attendue. Mais certains professionnels critiquent à demi-mots les conditions dans lesquelles cette mesure est mise en oeuvre. Pour eux, elle agit parfois plus comme une mesure "sociale" que vraiment qualitative. En effet, si l'arrachage permet en contrepartie l'obtention d'une prime de l'Etat et du conseil général, il a permis à quelques vignerons de cesser leur activité en gardant "la tête haute" mais a malheureusement entraîné la disparition de parcelles sur des terroirs de qualité.
Outre la réduction du rendement, un autre objectif du plan d'action est la hiérarchisation des muscadets pour parvenir à une meilleure lisibilité. Des analyses sensorielles ont été réalisées par des experts afin de "bâtir la nouvelle hiérarchie du muscadet en adéquation avec les exigences du marché et en lien avec le cahier des charges de l'AOC", selon le CIVN.
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